La commune a longtemps été connue et reconnue pour ses Foires.

Elle est favorisée par une situation géographique privilégiée à la croisée des routes, entre Nantes, la Roche Sur Yon, Cholet et la Côte Atlantique et par un héritage historique avec l’octroi du droit de foire au seigneur Rolland de la Boucherie.

Nous sommes en 1569, en pleine guerre de religions. Le Bas Poitou voit s’affronter catholiques et protestants.

Chevalier de l’ordre de Saint-Michel, capitaine de cent chevaux légers, Rolland de la Boucherie, fervent catholique, Seigneur de Bois-Chollet à l’Herbergement, attaque et prend tous les châteaux et logis protestants des alentours : Le Hallay et La Chabotterie

En 1568 il participe à l’attaque de Montaigu, place-forte huguenote et reprend la ville aux protestants.

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Octroi du Droit de foire de décembre 1569

« CHARLES, PAR LA GRACE DE DIEU, ROY DE FRANCE, A TOUT PRESENS ET ADVENIR SALUT.

Nostre amé et féal chevalier de nostre ordre, le seigneur de Boischollet et de l’Herbergement-enthier, capitaine de cent chevaulx legiers, nous a faict dire et remonstrer qu’il est propriétaire de la terre, justice et seigneurie de l’Hebergement-entier, scituée et assize en nostre bas pays de Poitou, laquelle est assize en bon pays, habondant et fertille en blez, vins, bois, passaige de bonne et grande estendue, et qui a ung bon nombre de vassaulx ; de sorte qu’il seroit grandement requis pour le bien, proffict et commodité non seullement dudict sr de Boischollet et de sadicte terre et subjectz, mais aussi de tout le pays circonvoisin, qu’il y eust establissement de foires en icelle terre et seigneurie de l’He­bergement-enthier ; ce que ledict sr de Boischollet nous a très humblement faict supplier et requerir luy voulloir octroyer et accorder. SCAVOIR FAISONS que nous inclinans liberallement à la supplication et requeste qui faicte nous a esté par aucuns noz speciaux serviteurs en faveur dudict sr de Boischollet, avons en icelle terre et seigneurie de l’Hebergement-enthier creé, estably et ordonné, creons, ordonnons et establissons, de nostre grace special, plaine puissance et auctorité royale, par les presentes, huict foires par chacun an et ung marché chacune sepmaine, c’est assavoir : la première, le premier jour de l’an. la seconde le jour Sainct Paul, la troisiesme jour St-Mathias, la quatriesme le jour St-Mexme, la cinquiesme le jour St-Lyonne, la sixiesme le jour St-Leonard, la septiesme le jour St-Roch, la huictiesme le jour St-Martin, et lesdictz marchez au jour mercredy par chacune des sepmaines de l’année, pour lesdicts foires et marchez avoir et faire tenir par ledit sr de Boischollet et ses successeurs seigneurs en ladicte terre de l’Hebergement-enthier doresnavant par chacun an et perpetuellement aux susdicts jours. Voulons que tous marchans et autres gens qui les frequenteront et y afflueront puissent vendre, eschanger et distribuer toutes denrées et marchandises licites, et qu’ils jouissent de tels et semblables previlleiges, franchises et libertez dont ilz ont accoustumé de joyr et autres foires dudict pays, et que pour icelles avoir et tenir led. sr de Bois-Chollet puisse faire, dresser, construire et ediffier halles, estaulx et logis en tel lieu qu’il verra estre affaire propre et convenable pour cest effect, pourveu que, à quatre lieues à la ronde, au dicts jours n’y ayent autres foires et marchez. Si donnons en mandement par ces mesmes présentes au seneschal de Poictou ou son lieutenant et à tous noz autres justiciers, officiers et subjectz ou leurs lieutenans, presens et advenir, et chacun d’eulx en droict soy et si comme à lui appartiendra, que de nos presentes permissions ilz facent, souffrent et laissent led. sr de Boischollet, ses hoirs et successeurs seigneurs dud. l’Hebergement enthier, joyr et user plainement et paisiblement, en faisant crier et publier lesd. foires en lieulx et ainsy qu’il est accoustumé en tel cas, et joyr leds marchans frequentans lesd. foires desd. privilleiges, franchises et lybertez ainsy que dessus est dict, sans en ce lieu faire, mectre ou donner ne souffrir estre faict, mis ou donné aucun arrest, trouble, destourbier ou empeschement, au contraire, lequel si faict, mis ou donné luy avoit esté ou estoit, le mettent ou facent mestre in­continant et sans delay à pleyne et entiere delivrance et au premier estat et deu ; car tel est nostre plaisir. Et affin que ce soit chose ferme et stable à tousjours, nous avons ausd. presentes faict mestre scel, sauf en austres choses nostre droict et l’aultruy en toutes. Donné à Collonges lez Reaulx, au moys de décembre l’an de grace mil cinq cens soixante-neuf, et de nostre reigne le neufviesme.

Par le roy, de LAUBESPINE« 1

Acte de concession octroyant le droit de foire au Seigneur Rolland de la Boucherie par le roi Charles IX

« CHARLES, PAR LA GRACE DE DIEU, ROY DE FRANCE, A TOUT PRESENS ET ADVENIR SALUT. Nostre amé et féal chevalier de nostre ordre, le seigneur de Boischollet et de l’Herbergement-enthier, capitaine de cent chevaulx legiers, nous a faict dire et remonstrer qu’il est propriétaire de la terre, justice et seigneurie de l’Hebergement-entier, scituée et assize en nostre bas pays de Poitou, laquelle est assize en bon pays…

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XVIe siècle

1569

Dépendant des seigneurs du Bois-Chollet, la foire est tout d’abord implantée en face de l’entrée du château de Bois-Chollet sur la route de St Sulpice le Verdon, jusqu’en 1844. On y construit des halles (largeur : 10m – Longueur : 90) séparées en deux parties dans le sens de la longueur, d’un côté les « halles » et de l’autre « le magasin ».
XVIIIe siècle

10 janvier 1793

Les halles sont utilisées comme lieu de repos par un détachement de cavalerie parti de Montaigu, qui revenait de Saint Sulpice le Verdon, où elle était allée réprimer un début d’insurrection.

1797

Après les guerres de Vendée, un procès-verbal indique que les halles et le pourpris du Bois-Chollet, devenues biens nationaux, sont en bonne partie en ruine et partiellement incendiées.
XIXe siècle

1812

Une route reliant Montaigu à Napoléon -Vendée (La Roche sur Yon) passe par la commune et donne un essor très remarquable aux foires. Mais de grosses difficultés surgissent : L’état du Champ de Foire et de ses accès devient de plus en plus mauvais. La municipalité décide alors de transférer l’emplacement de la Foire vers le centre du bourg, malgré le coût exorbitant d’une telle mesure.

1838

Le transfert du Champ de foire est acté par le Conseil municipal, mais il faut trouver et acquérir les terrains nécessaires à l’implantation de ce nouveau champ de foire.  Après de nombreuses tractations, une parcelle de 6317 m² est acquise pour la somme de 640 Fr. La commune envisage de récupérer cette somme en créant un péage d’entrée sur le champ de foire, pour chaque animal.

1844

La construction du nouveau champ de Foire est confiée à Sieur Hilleriteau, qui finance lui-même les travaux et perçoit en contrepartie, les péages d’entrée pendant une vingtaine d’années.

1845

Le nouveau Champ de Foire est mis en service.

1864

La commune demande l’autorisation d’ouverture d’un marché pour les denrées chaque mercredi. Le champ de foire aux moutons, en mauvais état, est transféré sur la future rue de la gare.

1866

Les foires connaissent un essor important en raison de la mise en service de la voie ferrée entre Nantes et Napoléon-Vendée. Les arrivages et les expéditions de bétail se font par wagons entiers. L’Herbergement devient un centre commercial très important, constituant un pôle d’attraction pour toute la région.
Aussi de très nombreux commerces et services voient le jour, afin de faire face à cette nouvelle situation. Un nouvel agrandissement du champ de foire est nécessaire.
XXe siècle

1906

Devant l’importance toujours croissantes des arrivages et des expéditions des bestiaux, la Municipalité adresse une requête à la Société des Chemins de fer, pour que celle-ci installe un parc à bestiaux sur le terre-plein, gare des marchandises.

1908

C’est au cours de cette année que les plus importants départs par train sont enregistrés.
Aux foires d’hiver des mois de février et de mars, 37 wagons sont expédiés sur différentes destinations, dont 15 pour Paris (la Villette).

1914

Un projet de reconstruction des Halles est annulé pour cause de guerre.

Après la 2nde guerre mondiale

Les foires connaissent un déclin important. Les épidémies de fièvre aphteuse ont pour conséquence l’interdiction des foires. Les marchands de bestiaux et de volailles prennent alors l’habitude de faire leurs achats directement dans les fermes et la circulation des animaux se fait par la route.

1969

Les halles, construites en 1844, sont démolies, ne pouvant plus être utilisées convenablement.

1973

Les beaux platanes, sous lesquels étaient parqués les porcs, les jours de foire, sont sacrifiés pour faire place à la salle des sports actuelle. Cette dernière est inaugurée le 7 septembre 1974.

1975

Le champ de foire aux moutons, rue de la Gare est aménagé en jardins et parking publics.

Le déroulement de la Foire de 1850 à 1950

LES BOVINS

La veille de la Foire en après-midi, les bovins arrivent en gare de l’Herbergement par wagons complets en provenance de la Nièvre, de la Creuse, de la Haute vienne et de la Vienne (jusqu’à 15 à 20 wagons pour les grosses foires). A peine débarqués, ils sont parqués dans les parcs mobiles sur le quai d’arrivage ou acheminés sur les écuries pouvant les recevoir.

Le matin de la foire, ceux qui viennent de régions proches (sainte-Hermine, Bournezeau, Thorigny, Chantonnay et le sud Vendée), arrivent par la route, ayant marché toute la nuit. La tâche est très difficile pour les hommes, surnommés les « toucheurs », chargés d’acheminer un troupeau important par des nuits sans lune et sans en perdre en cours de route.

On devine le tintamarre, le matin de foire. De toutes les routes convergent d’importants troupeaux exténués par une longue marche et excités par les jurons des hommes, les aboiements des chiens, le bruit, sans compter les coups de bâtons.

Tous ces bovins sont conduits au foirail et rangés selon leur âge et leur sexe dans les alignements correspondants.

La foire de Mai rassemble également de nombreux animaux gras. C’est la fin de la période d’engraissement et le terme pour les fermages (23 avril). La plupart de ces animaux sont expédiés par la gare pour le marché de la Villette.

LES VEAUX BLANCS

(charolais destinés à la reproduction)

Très recherchés et se vendant bien, ils appartiennent aux marchands-expéditeurs qui sont allés les chercher les jours précédents dans les départements limitrophes ainsi que toute la Bretagne. Ils ont leur emplacement réservé pour un nombre donné de têtes.

LES PORCS

Parqués sur l’emplacement actuel de la salle des sports, sous les beaux platanes qui se trouvaient là et donnaient un bel ombrage l’été. Ce commerce se limite à la région.

LES MOUTONS

Dans leur propre champ de foire, rue de la Gare, ce commerce se limite à la région.

Le jour de la foire, toute transaction est interdite entre vendeurs et acheteurs avant 8h du matin. Les actes de vente ne peuvent être conclus qu’après le signal de la cloche actionnée par le garde-champêtre, gardée encore actuellement en mairie.

Tout ce commerce se règle en argent liquide, les chèques n’étant pas encore utilisés. Les portefeuilles des marchands sont parfois supergonflés.

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Bois chollet

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Champs foire boeufs

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Place église

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Rue de la gare

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Champs de foire cochons